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Que valez-vouz?

Le 17 décembre 1996, des membres du MRTA (Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru) se sont emparés de l’Ambassade du japon et ont retenu 500 otages. Ils ont relâché les femmes et les enfants immédiatement, et d’autres pour des raisons humanitaires les deux semaines d’après. Ils n’ont gardé en tout que 72 otages. Leurs revendications premières portaient sur la libération de leurs membres qui avaient été emprisonnés. Parmi les otages qu’ils retenaient se trouvaient des membres de la Cours Suprême, un ancien chef de la police secrète péruvienne (responsable de la torture et de la mort d’innombrables citoyens) et des responsables régionaux d’entreprises transnationales japonaises.

Comme je m’intéressais à la relation entre la résistance armée et la résistance non armée, j’ai discuté avec Isaac Velazco, un membre de la MRTA depuis 1984. En 1988, Velazco a été arrêté et battu. Il s’est échappé et a fui en Allemagne.

Je lui ai demandé pourquoi le MRTA avaient été créé. Il a dit:

« Tupac Amaru a été créé parce qu’il n’y a rien qui ressemble à de la démocratie pour les citoyens du Pérou. Pour les quelques 3 millions de Péruviens privilégiés, il y a une démocratie; mais leur démocratie à eux est notre dictature à nous, une continuation de la destruction irraisonnée qui perdure au Pérou depuis 500 ans.

Avant l’arrivée des Européens, le Pérou abritait les cultures les plus avancées d’Amérique, au sein desquelles le problème de la faim était réglé par une gestion collective des moyens de production. Oui, les Incas assujettissaient d’autres peuples, souvent avec violence, et ils rencontraient parfois une résistance violente. Mais des spécialistes plus érudits que moi ont montré que même les classes dirigeantes montraient du respect pour la terre et pour les enfants. Ils assuraient l’alimentation de tous par un réseau très sophistiqué d’entrepôts. Cela n’est pas le cas aujourd’hui, où 18% des enfants au Pérou meurent de maladies curables avant l’âge de 5 ans, et les adultes meurent dans les jungles de Madre Rio à chercher l’or comme des esclaves. Un rapport du FAO dit que la pauvreté sera éliminée du Pérou d’ici 2025, non pas grâce à l’amélioration des conditions de vie, mais parce que tous le monde sera mort de faim. Notre pays est en train de se transformer en immense camp de concentration.. »

J’ai demandé ce que le MRTA voulait pour le Pérou. Il a répondu:

« Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous dites. Nous sommes le Pérou. Nous ne voulons rien du Pérou. Il y en a d’autres qui veulent beaucoup du Pérou: notre pétrole, notre bois, nos poissons, notre or. Nos vies. Le capitalisme est en train de prendre ce qui est fondamental à nos vies: nos terres, nos rivières, nos forêts sont en train d’être violées par des institutions et des individus qui restent sourds à ce que tout ça vaut à nos yeux. La majorité des gens au Pérou vivaient traditionnellement de la chasse et de la pêche, de l’agriculture locale, en cultivant des bananiers, du manioc et des fruits. Ces gens ne récoltent pas les bénéfices – quels qu’ils soient – du ‘développement’ néolibéral. On est en train de les/nous tuer. Nous voulons stopper cette annihilation de notre peuple, et nous voulons que notre peuple – cette majorité que la soit-disante démocratie tait – soit entendu.

La vérité, comme quelqu’un l’a dit une fois, est révolutionnaire. C’est une des raisons pour laquelle ceux qui sont au pouvoir mentent quotidiennement. La prise d’otage de l’Ambassade du japon et la révélation conséquente des conditions aberrantes des prisonniers au Pérou, qui jusque là avaient été ignorées, montrent bien que ceux qui sont au pouvoir mentent, la seule façon de mener un dialogue qui fassent sens est de les forcer à être responsables. Et même alors vous ne serez sûrs qu’ils ne reprendront pas leurs mensonges que si vous les tenez bien serrés entre vos mains. »

Je lui ai demandé comment il en est venu à un engagement politique.

« Parce que chacun de nous est né dans un système politique déjà installés, nous sommes tous politisés: chacun d’entre nous doit accepter (parfois par défaut) ou rejeter le système politique au sein duquel nous sommes nés. Ceux qui sont nés dans des lieux plus éloignés des centres politiques seront moins à même d’être influencés par toute cette politique d’esclavage et de servitude.

Cela fait depuis longtemps que je m’oppose au capitalisme et à ses effets sur mon peuple. J’ai essayé la résistance non armée, mais j’ai vite vu que ça ne servait à rien. Assister à la mort de ses camarades, qui n’avaient pas d’armes pour se défendre, amène vite à comprendre que ce type de résistance est vaine. Presque tous les membres du MRTA ont vécu cette expérience à travers la disparition de leurs parents, la torture de leurs frères, le viol de leurs sœurs; d’autres ont souffert directement de cette violence. »

Si le gouvernement venait à disparaître, ai-je demandé, et que le MRTA gouvernait, que feriez-vous?

« Notre but est de construire une société qui respecte l’autonomie de chaque région. Nous continuerions notre programme actuel qui est de respecter les organisations locales de chaque village, nous les assisterions pour qu’ils élisent leurs propres représentants et ensemble nous développerions la production alimentaire et d’autres nécessités. Nous savons déjà comment faire. Nous avons simplement besoin qu’on nous le permette. »

Je lui ai demandé si l’écriture pouvait aider à amener des changements sociaux.

« Dans nos villages une grande partie des gens ne lisent ni n’écrivent. Mais il est important qu’une personne comme vous, qui sait comment le faire, écrive pour que les personnes des classes moyennes et aisées qui y sont sensibles puissent comprendre qu’il est possible de vivre dans un monde où les existences – et les façons de vivre – de tous les êtres sont respectées. Cela ne veut pas dire que cela implique qu’il est incompatible d’écrire et de prendre les armes. Beaucoup de poètes et d’intellectuels sensibles et conscients ont fait ça au Pérou et ailleurs. »

Le guêpier de l’Ambassade a pris fin le 22 avril – jour de la Terre ici aux États Unis – du printemps suivant. Ça a pris fin de la même façon qu’une impasse aboutit entre les « décents » et les « indécents »: avec le massacre des décents par les indécents. Un seul incident a eu un écho: alors que les soldats péruviens faisaient irruption dans la résidence de l’ambassadeur du japon, l’un des membres de la MRTA accourut dans la pièce où se trouvait une partie des otages. Il les a visés avec son arme, s’est arrêté, les a fixé puis est sorti de la pièce. Plus tard il a été abattu alors qu’il essayait de se rendre.

Je ne peux pas sortir cette image de ma tête. Encore et encore je me le figure en train de viser les otages et de baisser son arme au dernier moment pour s’en aller. Je me le figure mort. Je peux que penser que ça illustre bien la raison pour laquelle le monde est en train de mourir, ou plutôt d’être tué, et pourquoi les efforts les meilleurs les plus sincères de ceux qui luttent pour la justice et contre l’insanité finissent si souvent par une trahison, des pertes et des bains de sang – inévitablement notre sang et celui de ceux que nous essayons de protéger.

Il y a quelque chose qui doit être clair à présent, c’est qu’alors que beaucoup d’entre nous entrent dans cette lutte parce que la vie, le vivant nous importent, la vérité est que nos ennemis, ceux qui sont en train de détruire la vie sur cette planète, la « race des indécents », les cannibales, ont montrés qu’ils voulaient et désiraient tuer pour augmenter leur pouvoir. C’est aussi simple que cela.

Le siège à l’ambassade a duré un peu moins de 4 mois.

Durant ces mois-là les prisonniers retenus par la MRTA ont joué aux échecs, ont donné et reçu des cours de cuisine et de musique, se sont souhaités bon anniversaire et ont comparé leur emprisonnement à une « fête sans alcool. » Lors de leur remise en liberté, la plupart d’entre eux sont allés volontairement serrer la main de Nestor Cerpa, le chef du commando de la MRTA qui avait mené cette action et lui ont souhaiter bonne continuation. Beaucoup ont demandé un autographe. Après leur libération, beaucoup se sont montrés solidaires de la MRTA. Ces signes explicites de connivences ont duré suffisamment longtemps pour démontrer l’improbabilité d’un syndrome de Stockholm, et surtout pour être réprimés par les forces du gouvernement.

Durant ces mêmes 4 mois, les membres de la MRTA emprisonnés par le Pérou ont poursuivi leur existence dans les tombes de la prison du « président » Fujimori ( « président » est entre guillemets car celui-ci – et cela n’a pas été rapporté par la presse officielle – a dissout la législation, renversé la Constitution et orchestré son propre coup d’Etat en 1992). « Ils y pourriront, a-t-il dit, et n’en sortiront que morts. »

Durant ces 4 mois, Victor Polay – le fondateur de la MRTA – et d’autres prisonniers à la base navale de Callao, ont continué à être confinés dans des cellules exigües enterrés 7 mètres sous terre avec l’autorisation de marcher dehors seuls, avec une cagoule, 30 minutes par jour. Dans ces 4 mois, les prisonniers de Yanamayo (3657 m) et de Chacapalca (4475 m et à 8 heures du plus proche village) ont souffert d’un froid terrible, confinés eux aussi dans des cellules aux fenêtres sans carreaux.

Durant ces 4 mois, des membres de la MRTA – ou plutôt des paysans et indiens qui n’ont pas eu de chance et ont attiré l’attention de la police secrète – ont été capturés, torturés et tués. Les survivants seront probablement condamnés, par des juges militaires sans visages lors de procès qui dureront moins d’une minute, à l’emprisonnement à vie dans ces prisons surnommées les « tombes ».

Durant ces 4 mois, les responsables de ces escadrons de la mort qui ont tué des milliers de Péruviens continuent à mener une vie confortable, sans être inquiétés grâce à une amnistie générale déclarée le 16 juin 1995 par Fujimori et qui a réprimé toute investigation et toute inculpation pour violation des droits de l’homme qui se seraient passées après le mois de mai 1980. Les otages relâchés par la MRTA et qui leur ont exprimé leur sympathie ont reçu des menaces de mort de la part de la police secrète péruvienne. Un reporter radio qui a critiqué les militaire a été kidnappé et torturé.

Durant ces 4 mois, le gouvernement péruvien, acteur central du marché de la drogue, a continué son trafic de cocaïne; en 1996, 169 kilos de cocaïne ont été trouvés dans l’avion présidentiel, 120 kilos dans un navire militaire péruvien, et 62 dans un autre. Cette même année, Demetrio Chavez Petaherrera, un des plus gros dealer de l’Amérique latine, a témoigné lors d’une conférence publique que depuis 1991 il payait le tsar de la drogue Vladimiro Montesinos ( un ancien informateur de la CIA lié à la drogue, les escadrons et la torture de civils) 50000$ par mois pour obtenir des informations sur les activités de l’Agence américaine de la lutte contre la drogue. Quelques jours après, il a été amené à Callao pour y être torturé jusqu’à ce qu’il revienne sur ses propos. Santiago, un frère de Fujimori, et son neveu, Isidro Kagami Fujimori, et d’autres parents ont continué le trafic de cocaïne sous la couverture de fausses entreprises. Une partie des profits ont servi à acheter au marché noir les hélicoptères servant à tuer des civils.

 Les enfants du Pérou continuent à mourir de faim, les forêts continuent d’être rasés, et les stocks de poissons continuent d’être vidés. En d’autres mots, Fujimori continue sa politique génocidaire et écocidaire pour le bénéfice des entreprises transnationales. En d’autres mots, c’est ce qui se passe quotidiennement dans le mot civilisé et industrialisé.

Alors qu’ils prétendaient négocier, Fujimori et ses militaires ont creusé 5 tunnels sous l’ambassade. Deux des mineurs qui ont été employés pour les creuser sont morts et les autres ont disparu: leur famille n’ont aucune idée de ce qu’il leur est arrivé. Les membres des forces de sécurité – entraînés aux États-unis aux frais des contribuables et portant leurs gilets de sécurité (un de leur instructeurs américains a nommé cela de « l’argent bien dépensé ») – ont préparé l’attaque en espionnant du sous-sol grâce à des microphones placés dans une guitare qu’un des otages avait réclamé (tout comme ceux qui avaient été placé dans le jeu d’échecs et autres agréments offerts pour aider les otages à passer le temps). La CIA a aidé Fujimori à préparer le massacre.

Durant ou après l’attaque, tous les membres de la MRTA ont été sommairement exécutés. Les microphones militaires ont enregistré deux des guérilleros – des filles de 16 ans – suppliant les soldats de ne pas tirer. Elles ont été bien sûr abattues. D’autres rebelles, dont Nestor Cerpa, ont été abattus à bout portant d’une balle dans la tête. Un des soldats qui avait participé au massacre a dit : « L’ordre avait été donné: pas de survivant. Nous avons compris: pas de prisonnier. » Les parents venus réclamé les corps ont été battus et arrêtés à l’hôpital militaire. La tante de Nestor Cerpa a été autorisée à venir voir les cadavres. Tous à part deux ont été découpés en morceaux et placés dans des sacs plastiques. Elle a compté 30 balles dans la tête de son neveu. Les cadavres démembrés de la plupart des rebelles ont été éparpillés dans des tombes anonymes et les parents qui ont cherché à venir voir les tombes nommées ont été arrêtés.

Stopper le génocide et l’écocide qui caractérisent – et a toujours caractérisé – notre culture, requiert que nous apprenions à entièrement intérioriser les implications d’un fait très important: nous et eux  – ceux qui sont en train de détruire le monde – opérons sous deux systèmes totalement différents et incompatibles. Comme Frankl l’a dit, il y a ceux qui sont décents et ceux qui sont indécents. Nous accordons de la valeur à la vie et au vivant, et eux accordent de la valeur au pouvoir et au contrôle. À une échelle plus large c’est aussi simple (à l’échelle individuelle c’est bien plus complexe – les droits de l’homme et les organisations environnementales sont régis par des conflits d’intérêts mesquins, et probablement existe-t-il quelques personnes qui ont du pouvoir et gardent un certain degré de décence). Encore et encore nous nous montrons prêts à donner notre mort ou notre vie pour soutenir la justice économique et écologique, et une certaine salubrité mentale, et encore et encore nos ennemis – les indécents, ceux qui détruisent – se montrent prêts à mentir et à tuer pour maintenir le contrôle.

Durant tout le siège, les membres du MRTA ont traité leurs otages avec humanité et délicatesse. En réponse on leur a menti et on les a trahi. Je ne connais pas d’activistes aguerris qui n’aient pas fait l’expérience de ce même genre d’attitudes, de mensonge et de trahison, bien que pour beaucoup d’entre nous dans les secteurs les plus privilégiés du monde, les conséquences de telles attitudes de la part de nos ennemis se résument à être ramenés chez nous de force et sans concession, avec cette brutalité sèche réservée aux colonies.

J’ai énormément pensé non seulement à ce siège mais aussi à ce que nous pouvons en apprendre. Les propos d’Isaac Velazco tournent et retournent dans ma tête:

« Quand ceux au pouvoir mentent, la seule façon de les conduire à avoir un dialogue significatif est d’avoir en main le moyen de les mettre en face de leurs responsabilités. Et même alors, vous ne serez sûrs qu’ils ne reprendront pas leurs mensonges que si vous les tenez bien serrés entre vos mains.» 

Ces affirmations, et le massacre, impliquent beaucoup de choses.

La première est que, in fine, les négociations sont vouées à l’échec. Vous ne pouvez pas négocier avec quelqu’un qui systématiquement vous ment. Si vous gagnez des points durant les négociations, les accords seront brisés. Les Indiens l’ont vu, tout comme les militants pour les forêts, les militants contre les empoisonnements chimiques, contre le nucléaire, contre la guerre etc. Ce n’est pas pour dire que nous ne devrions pas chercher à négocier. Mais s’attendre à pouvoir le faire dans un cadre équitable avec ceux qui n’ont montré aucun scrupule à mentir et à user de la force pour prendre ce qu’ils convoitaient, c’est croire à la magie. C’est illusoire. C’est, pour reprendre l’illustration d’une famille déséquilibrée, jouer le rôle du partenaire victime et dépendant de son conjoint violent dans une relation parasite et brutale. C’est participer à notre propre victimisation.

La vérité plus amère est que la plupart d’entre nous est incapable d’affronter le fait que nos ennemis sont institutionnellement et très souvent individuellement psychopathologiques. Ils ont la maladie du cannibale. Les vies de ceux qu’ils tuent n’existent tous simplement pas dans leur esprit. C’est aussi vrai pour des victimes que pour le département et les industries forestières quand ils parlent de longueurs de planches plutôt que de forêts vivantes, pour les agro industries quand ils parlent de 10000 « unités » en confinement plutôt que de pourceaux vivants, pour les médias officiels quand ils rapportent que les avions militaires américains ont causé des « dégâts collatéraux » en Irak – la mort de dizaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants dans leurs appartements, dans des bus, dans des abris. Ainsi après l’attaque, Fujimori a déclaré qu’il était « vraiment désolé pour la perte des trois vies humaines », désignant seulement les deux soldats et l’unique otage morts pendant l’assaut (l’otage qui est mort était un membre de la Cour suprême de Justice qui avait voté contre l’amnistie de Fujimori pour les chefs des escadrons de la mort: les rapports varient sur les causes de sa mort: attaque cardiaque ou balles perdues; l’organisation des droits de l’homme au Pérou affirme qu’il a été tué par les militaires). Les autres morts causées par Fujimori n’étaient vraisemblablement pas à classer dans la catégorie « humaine ». Les représentants des diverses entreprises transnationales qui ont des intérêts dans les ressources péruviennes ont affirmé qu’elles ne changeraient rien à leur politique génocidaire et écocidaire. La plupart des transnationales ont soutenu totalement la décision de l’usage de la force. Un représentant de Mitsubishi a dit qu’ “il n’y avait pas d’autres solutions” pour faire cesser la crise. Un représentant de Mitsui Metal and Smelting a dit que c’était « très regrettable » qu’un des otages péruvien meure. Il ne regrette rien, bien sûr, des meurtres des membres du MRTA. Qu’il y avait-il à regretter?

Ceux d’entre nous aux États Unis, ceux qui sont quelque peu privilégiés – probablement blancs, des hommes, si possible riches ou du moins pas aussi affamés que des enfants péruviens – doivent reconnaître que dans un monde où les ressources s’amenuisent, il n’est qu’une question de temps avant que les fusils ne pointent leur cible vers nous. Quelqu’un, une fois, a demandé à John Stockwell, un ancien agent de la CIA que la conscience a forcé à parler, pourquoi il n’avait pas encore été tué. Il a dit: « Parce que nous sommes en train de gagner. » Nous, qui sommes relativement privilégiés, avons besoin de demander ce que nous sommes prêts à laisser, quel degré de sécurité sommes-nous prêts à sacrifier pour changer le statu quo. Dans le sillage de cette action du MRTA, et les morts conséquentes de ceux qui étaient impliqués, nous – chacun d’entre nous – avons besoin de nous demander ce que nous pouvons faire pour aider à améliorer les choses, et stopper cette destruction insensée.

Durant ces 4 mois, 14 membres du MRTA ont retenu l’attention du monde, et ils ont retenu, bien qu’un court instant, et bien que dans le très précis espace d’une ambassade précise dans un pays précis, la marche incessante de notre culture qui détruit tout ce qu’elle rencontre. Pendant ce court instant, le monde a vu une alternative possible dans la résistance déterminée et totale d’êtres humains, de gens se battant pour la condition qu’ils se sont choisie. Que se passerait-il si nous étions 14 de plus, ou 14 de plus encore, ou 14 multipliés par dix? Que se passerait-il si chacun de nous individuellement commençait à organiser, en connaissant pleinement toutes les conséquences potentielles – les bonnes et les mauvaises – de nos actions? Que se passerait-il si nos organisations disaient à ceux qui dirigent le pays, les entreprises, qui accompagnent cette destruction, font tourner la machine :

« Vous ne passerez pas. C’est là où je vis, et c’est là, si tel doit être le cas, où je mourrai. » et que se passerait-il si nous nous mettions à exécution?


Traduction: derrickjensenfr.blogspot.ca

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